Un abattoir islamique
Un abattoir pas comme les autres va être construit à Gembloux. Il s'agira d'un abattoir de rite islamique mono-bovin (ce qui veut dire que l'on n'«accueillera», dans un premier temps, que des bovins), un complexe unique en son genre en Europe.
C'est sur proposition du Bureau Economique de la province de Namur que la Société intercommunale d'aménagement et économique de la région namuroise a décidé d'accueillir, dans le parc industriel de Gembloux-Sauvenière, cet abattoir de rite islamique. Le promoteur de ce projet est la société Meat and Food International, une société qui a été créée pour la cause. Sur un terrain de 6 ha, elle réalisera un investissement assez colossal: 600 millions de francs.
Le choix du site n'est pas innocent. Proche de la Faculté des sciences agronomiques de Gembloux, l'entreprise espère bien pouvoir collaborer avec elle. L'abattoir, qui devrait être opérationnel en juin 1991 (le permis de bâtir a été accordé et la procédure est en cours pour le permis d'exploiter) occupera 180 personnes en période de croisière; du personnel qui sera essentiellement recruté dans la région en collaboration avec le FOREM qui interviendrait aussi dans sa formation.
Ce projet peut aussi être intéressant pour les agriculteurs du cru puisque la production devrait atteindre les 3.000 tonnes par mois, ce qui nécessitera un approvisiaonnement mensuel de 7.000 têtes de bétail bovin... et il est toujours plus intéressant de s'approvisionner le plus près possible de son implantation industrielle. Meat and Food s'engage d'ailleurs à s'approvisionner chez les producteurs locaux; pour le surplus, elle passera aussi commande à l'étranger, en France et en Allemagne principalement. La valorisation de cet outil devrait donc promouvoir l'élevage dans la région et pourquoi pas favoriser la création de coopératives d'éleveurs dans le cadre de contrats de fournitures à long terme.
Conditionnement et valorisation
La direction de cet abattoir bovin de rite islamique en Europe vise avant tout la clientèle musulmane européenne et l'exportation vers les pays musulmans. Et ce n'est qu'un début, les installations seront en effet conçues de manière à permettre une extension des activités par le conditionnement et la valorisation de la viande principalement.
L'implantation de cet abattoir devrait encore renforcer la spécificité de l'économie gembloutoise. Précisons aussi que toutes les études seront faites en ce qui concerne les nuisances d'un tel complexe et que des mesures seront également prises en matière d'épuration et d'environnement.
Ce projet a particulièrement intéressé la section de Gembloux du PSC qui organise une séance d'information ce jeudi 6 avril à 19 h 30 aux «Trois Clés». Beaucoup de questions restent à poser, nous dit-on. Une initiative qui permettra à chacun de se faire une opinion.
Inutile de dire que du côté communal, c'est plutôt la satisfaction: ce n'est pas tous les jours qu'on crée 180 emplois à Gembloux. Le bourgmestre Gérard Jaumain précise toutefois qu'il faudra être vigilant de manière à ce que toute nuisance soit évitée.
GUIDET,PASCALE -
Le soir 04-04-1989
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Gembloux L'abattoir islamique renfloué Meat and Food va repartir
Le gouvernement wallon et l'actionnaire privé participent conjointement à une augmentation de capital pour relancer les activités de l'abattoir rituel de Gembloux.
Dès ce mois de janvier, les investissements de remise en route de l'abattoir de la SA Meat & Food International vont se concrétiser sur le site du parc d'activités économiques de Sauvenière (Gembloux). Après avoir vu son chiffre d'affaires dégringoler, la société avait fermé les portes de ses installations, voici une quinzaine de mois. L'actionnaire majoritaire privé, le groupe GMH (General Mediterranean Holding), basé à Luxembourg, avait alors élaboré un plan de redéploiement pour relancer les activités de l'abattoir rituel.
Ce dernier, d'une capacité de 600 bovins par jour - un des plus modernes d'Europe - avait été créé pour exporter ses produits à destination des pays du Moyen-Orient et du Maghreb. Mais la guerre du Golfe l'avait contraint à se tourner vers des marchés plus proches, comme la France et l'Allemagne. Mis en activité au mois de février 1991, il avait ouvert, en 1993, un magasin de vente directe aux particuliers.
Après avoir connu des difficultés d'ordre environnemental mais aussi, de façon chronique, sur le plan de la rentabilité, cet investissement de quelque 600 millions qui fournissait de l'emploi à près d'une centaine de personnes, avait frôlé la faillite, en 1996. On avait parlé, à l'époque, d'un déficit cumulé flirtant avec le milliard, mais aussi du refus possible du propriétaire de recapitaliser la société. Finalement, ce dernier avait avancé 200 millions.
A l'époque, Meat and Food International avait fait part de deux projets de diversification: la création d'une ligne de production de viande ovine et l'ouverture d'une boucherie. Cette stratégie est un des éléments du plan de redéploiement qui a convaincu le gouvernement wallon.
Une chaîne d'abattage pour les ovins et une chaîne de production de hamburgers.
En fait, l'actionnaire privé a sollicité la Région et plus particulièrement le cabinet du ministre Kubla, en charge des PME. L'analyse du dossier a mis en évidence des problèmes de gestion de l'outil, mais aussi, chez ces financiers, une méconnaissance des circuits d'approvisionnement.
Selon le cabinet Kubla, GMH a proposé, pour emporter l'adhésion de ses interlocuteurs publics, la mise en service d'une chaîne d'abattage pour les ovins et d'une chaîne de production de hamburgers; la récupération des anciens clients pour atteindre, dans un délai de 4 mois, une production de 200 à 250 têtes par semaine; la prospection de la grande distribution, des exportations dans l'Union européenne et hors CEE, ainsi que la réouverture de la boucherie.
Sur cette base, le gouvernement wallon a décidé de participer à une augmentation de capital, dans un rapport de 1 à 5, soit 25 millions en complément de 125 millions avancés par l'actionnaire privé. Ultérieurement, une même intervention pourrait intervenir.
Il reste à finaliser les conventions, mais la volonté politique est là et les décisions sont prises. L'activité d'exploitation pourrait dès lors redémarrer dans les 2 mois, conclut-on au cabinet du ministre.
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L'abattoir de Gembloux a fermé ses volets
L'abattoir islamique de Gembloux a mis fin à ses activités le 31 août dernier. Une sortie plutôt discrète pour une entreprise qui a fait beaucoup parler d'elle depuis son inauguration en février 1991.
La SA Meat & Food International, c'est son nom officiel, avait été présentée à l'époque comme un des abattoirs les plus modernes d'Europe. Il a été conçu pour atteindre une capacité de six cents bovins par jour. Son principal actionnaire, le groupe GMH (General Mediterranean Holding), basé au Grand-Duché avait créé cet outil pour exporter de la viande à destination du Maghreb et du Moyen Orient.
Mais son exploitation a démarré pendant la première guerre du Golfe. C'était déjà de mauvais augure. L'abattoir islamique de Gembloux avait d'ailleurs frôlé la faillite en 1996, après avoir accumulé les pertes. Les actionnaires ont dû renflouer le navire à plusieurs reprises. L'investissement de départ, de quelque 15 millions d'euros, était pourtant déjà assez lourd.
Les activités avaient été suspendue une première fois à la fin de 1999. Le tribunal prononçait le concordat en février 2000. On accordait deux ans à Meat & Food International pour rembourser ses dettes et tenter de redéployer ses activités. La Région wallonne, sollicitée, avait même un moment envisagé de participer à la relance de la société, avant d'y renoncer.
Le concordat est terminé depuis le 31 août dernier (il avait été prolongé). Toute les dettes ont été payées, nous a confirmé l'ex-commissaire au sursis. L'abattoir a tourné au ralenti pendant cette période et la boucherie attenante à un rythme un peu plus soutenu, mais l'ensemble n'a jamais plus atteint son seuil de rentabilité. Les actionnaires ont donc préféré jeter l'éponge. L'outil, toujours présenté comme très performant, est toujours là et ses propriétaires cherchent activement un repreneur.
L'abattoir de Gembloux employait encore une vingtaine de personnes. Ses effectifs étaient montés à une centaine au plus fort de son activité.·